Les
chemins et les destins humains sont miraculeux! La reine Draga a
enchanté de sa beauté à la splendide côte de Biarritz, la plus
belle de l'Atlantique français, le jeune roi Alexandre, le dernier de
la dynastie Obrenovic. Le château, construit dans cette ville et nommé
Sachinot d'après le sobriquet de ce roi, continue aussi aujourd'hui à
présenter un symbole de cette villégiature mondaine. La reine
Nathalie Obrenovic, devenue moine après le sort tragique du couple
Obrenovic, a dédié sa vie à cette localité: elle faisait embellir
le château et construire des églises en aidant les pauvres. Au temps
de la Grande guerre de 1914, elle a fait de ce château un hospice
ouvert aux blessés. Par hasard, là s'était trouvé aussi Krsta
Dimitrijevic, le père de l'auteur de cette exposition Jérôme Dimitri.
Né à Surdulica, il a commencé à ,.courir le monde" dès sa
jeunesse. Quelque chose d'irrésistible l'attirait à cette ville
basque. Après trois années passées à l'Université de Pariset
consacrées aux sciences naturelles (mathématiques et physique), il
s'est associé au monde artistique, en particulier à celui du film (en
participant dans une quinzaine de films). Les années universitaires
perdues il ne les ajamais dédommagées. Ayant quitté les études
universitaires il s'est adonné à la vie d'hommes du monde artistique.
En 1965 il a acheté à Biarritz un photo-atelier où il accomplit
maintenant ces photos marveilleuses, en possédant aussi un autre
atelier à Paris. En même temps il s'engage avec persévérance à
examiner en détail les relations des Obrenovic avec la France. A cette
fin il avait rédigé un manuscrit de 200 pages (contenant outre 400
illustrations), qui aurait été déjàpublié s'il n'y avait pas eu de
bombardements de la Serbie par l'OTAN en 1999.
Etant un artiste, M. Jevrem Dimitrijevic, alias Jérôme Dimitri,
a conçu et réalisé l'idée de communiquer et présenter à la
publicité ses investigations curieuses d'une manière visuelle, c'est-à-dire
par des photographies; il n'y aurait eu rien de particulier si l'auteur
n'avait pas réalisé son idée en appliquant une manière
extraordinaire. À savoir, en recourant à un procédé comparatif spécial
dans le système du triptique, il insiste, ayant en vue un thème
historique, à lui très important (investigation des relations entre
la France et la Serbie, c'est à dire entre la dynastie Obrenovic et la
France), à mettre à notre disposition par des photographies aussi
lapossibilité d'existancede ces relations dans l'art de bâtir, reflété
par la forme architectonique à l'espace et au style des édifices.
Pour cela, l'auteur met en comparaison les trois villes — Belgrade,
Paris et Biarritz en présentant l'ambiance urbaine et les espaces où
existent les édifices ayant les mêmes fonctions. Sur les
photographies se trouvent écoles, bibliothèques, universités,
maisons éditrices et de presse, sièges de radio et TV, palais de
gouvernement et de ministères, institutions de culture, monuments, églises
et chapelles, mais aussi espaces protégés, puis places, jardins,
rues, eaux-fleuves, lacs et fontaines.
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![](images/Jerome35b_small.JPG)
Jérôme
Dimitri:
Triptiques
Belgrade - Paris - Biarritz
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![](images/tekst2.jpg)
I francuska stampa je pisala o
izlozbi
![](images/25b_small.JPG)
Izlozba je posvecena
predivnoj Dragi Masin, Srpskoj
kraljici iz Dinastije Obrenovic
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Il
est normal d'y poser une question: Qu'est-ce que c'est dans la
conception de l'auteur que l'a incité d'avoir encheminé ses
investigations aussi à l'architecture? En fin de compte, pourquoi il
s'est orienté, en communiquant ses conceptions, aux oeuvres
architectoniques et à l'espace urbain qu'elles forment? La réponse se
trouve peut-être dans le fait - ce qui n'est pas inconnu à l'auteur
• que l'architecture n'est seulement ni un art ni un registreur des
temps passés et présents, envisagée de nous ou d'un autre, mais
aussi, avant tout, une image-cadre, à savoir la scène où se développe
notre vie. Suivant les mots de Nietzsche, ,,1'arehitecture est quelque
chose d'autorité, tantôt convainquant, tantôt flattant, tantôt
exclusivement commandant". L'espace où vit l'oeuvre
architectonique est inséparable du temps, parce qu'il présente en même
temps un lieu de possibilité, mais aussi celui de réalisation; c'est
porquoi, grâce aux photographies, il assume le rôle de l'idée de
choc, en symbolisant l'infinité et les expansions illimitées.
Autrement dit, l'auteur fait le choix de la photographis au but d'éterniser
l'espace et les formes qu'il inclut. C'est-à-dire, la photographie présente,
à la conception de l'auteur, un témoignage qui ne peut être substitué
d'aucune autre façon, parce qu'elle devient sans doute un reflet de
l'objet authentique et de l'espace. Esthétiquement effectuée et amenée
à perfection, elle suit le procédé d'investigation de l'auteur en se
réduisant àun puissant document concernant l'objet et l'espace au
moment d'action de photographier. En nous complaisant au choix et à
l'observation des photographies de l'auteur, nous pouvons conclure
qu'elle sont très instructives comme des matériaux illustratifs.
Les choix des thèmes présentés sur les photographies contribuent
aussi à comprendre l'art et la culture créatifs sur les espaces ainsi
éloignés, grâceàlavaleur de l'héritage architectural et du moment
présent. Donc, il ne s'y agit pas d'une compréhension étroite de présenter
l'architecture et son ambiance, mais aussi de mettre à notre
disposition la trace créative des constructeurs et de leur art, ce qui
est évidente à la formation des bâtiments d'habitation surun espace
très large,àpartirdes Bal kansàtraversL'Europe Moyenne jusqu'aux côtes
de l'Atlantique. L'art de l'auteur, reflété par les messages, désigne
précisément la manière de sa réflexion et de son activité. Il a réussi
à nous montrer, par comparaison, au fait que nos constructeurs ont bâti
en continuant à le faire aussi aujourd'hui, avec passion, pleins d'élan,
étant cultivés et experts; en effet, il nous a attesté par la beauté
de son choix, la valeur et la continuité de notre architecture, notre
existence et notre permanence. Nous ne pouvons rester sans émotions
devant les espaces et les créations architectoniques qui se trouvent
sur les photographies, ainsi que devant l'envisagement de l'auteur de
ce ,,réel" dans beaucoup de triptiques. Avant tout, nous avons
l'impression que les objets et les espaces choisis, aussi que l'atmosphère
qui y règne - l'architectonicité des façades, les rez-de-chaussée
tirés en longeur et supplées de passants riant et visages joyeux
jusqu'aux messages visuels-réclames, inscriptions, signes, jusqu'à la
scénographie urbaine qui respire dans ces pièces, donc, tout cela est
présent dans notre ville. L'auteur, Jérôme Dimitri, a réussi, grâce
à sa plénitude de sentiments subtils et à son point de vue, à nous
souligner tousces éléments et à nous faire croire à la beauté et
à la force attractive de tout cela que nous possédons et dont nous
sommes entourés permanent.
D'une valeur d'art extraordinaire, les ..images" de l'auteur se réduisent
littéralement à la musique pétrifiée.
Le
prof. Aleksandar Radojevic
Djordje
Mitrovic, conseiller de musée |